*L'odeur âcre de la terre humide, des murmures psalmodiés en cadence et une douleur diffuse dans tous le corps me firent lentement ouvrir les yeux. Je me redressais légèrement pour contempler la clairière, illiminée seulement de quelques bougies noires éparpillées ça et là dans les herbes folles.
Un sourire diabolique de satisfaction se dessina sur mes lèvres en contemplant les 6 magiciennes du mal qui m'entouraient, debout devant un grand pentagramme, appelant de leurs chuchottements les pouvoirs de la lune noire.
Une fois de plus les ombres de la nuit m'avaient ressuscité.
Une des sorcières sortit du cercle et se dirigea vers un arbre ou un jeune homme à moitié dévétu était étroitement attaché. Elle saisit la lanière qui enserrait son cou et le traina jusqu'au centre du cercle.
Tant bien que mal le jeune puceau, sous l'effet des différentes décoctions que les sorcières lui avaient fait boire, se redressa et essaya encore d'échapper à une mort certaine il le savait. C'est alors que je bondit sur lui, telle une féline, assoiffée de sa chair et de son essence vitale. Plaqué au sol je me tenait à califourchon sur lui déposant mes lèvres dans son cou meurtri, et tout en lui entaillant la chair de mes crocs, je m'empalait sur son ****** *****. Les magiciennes psalmodiaient de plus en plus fort au ryhtme de mes hanches ondulantes sur le mâle.
Un flash traversa alors mon esprit, l'image de 2 amants enlacés dans une autre clairière, un autre monde, et un sentiment de plénitude. L'opposé de ce qui se jouait ce soir. L'image se fondit avec le chant nocturne des magiciennes et la frénésie du rituel. Des forces ténébreuses petit à petit envahissaient tout mon corps en harmonie avec la jouissance charnelle qui augmentait et m'envahissait. Un éclair stria le ciel pourtant étoilé et des forces d'une puissances inconnues m'enveloppèrent entièrement.
La tête embrumée je me reculais laissant le jeune homme à la fureur sexuelle et meurtrière de mes disciples. Lentement je me relevais et restais appuyée contre un arbre rugueux le temps de reprendre mes esprits et de savourer cette force nouvelle qui courrait dans mes veines. Puis je pris une grande cape soigneusement pliée par terre, la mis sur mes épaules et m'avanca vers la falaise non loin. Les lumières de Kedrok, cette contrée qui m'était encore inconnue, à mes pieds, je levais les yeux vers la lune noire et lui murmurais :
"Ô déésse infernale, terrestre et céleste, ennemie noctambule de la lumière, amie et compagne de la nuit, errante parmi les ombres et les sépulcres, tu te plais au long gémissement des hommes et à la vapeur de leur sang répandu. Tu désires le sang et apporte aux mortels l'épouvante, accepte ce sacrifice offert en ton honneur. Je viens à toi au milieu des larmes, des abandons et des vents hurlants, autour de mon cou je noue les herbes de la sorcière pour exorciser mon passé et mes égarements. Mère des ombres, reine suprême de l'armée des morts, ne lance pas contre moi tes légions, fait plutôt qu'elles me servent. Ô grande déesse qui procede aux enchantements, que ta divinité vienne à moi, que ta puissance m'environne. "
Une bourrasque de vent souffla sur toute la clairière, éteignant toutes les bougies. Je me retournais vers mes congénères leur intimant de laisser le cadavre du puceau aux vautours.
- Venez mes amies, à nous ces nouvelles terres et les males qui la peuplent. Allons à la première taverne nous enivrer et capturer de beaux spécimens à abuser, corrompre et massacrer.
Nous partirent donc dans un tourbillon de rires et de cris, remplis de concupiscence et d'avidité de tout découvrir.*
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